Deux collègues déjeunent ensemble dans la salle commune. Ils ont de la chance ; la plupart des employés mangent habituellement à leur bureau. D’ailleurs, ici aussi, on travaille autant qu’on mange. Appareils électroniques et repas préparés se partagent l’espace sur toutes les tables. Toutes, sauf celle des deux collègues : le Britannique a juste une boîte du KFC et l’Asiatique un carton de sushis. Menu hightech-free.
Londres recèle de ces espaces culturels, cafés, bibliothèques, ouverts toute la journée au public. Ils accueillent les convives aussi bien que les meetings ou les touristes, ou encore les travailleurs indépendants qui n’ont pas de bureau où manger. Il y a bien une cafétéria dans un coin mais on n’est pas forcé de consommer. Wifi est gratuit. On lit, on joue, on étudie ou on bosse… mais surtout, on communique.
Tout le monde bidouille son écran. Personne ne se regarde.
C’est vrai qu’à force de s’adresser aux gens qui ne sont pas là, on finit par oublier ses voisins. Je me rappelle un restaurant, en Italie, sur la devanture duquel était écrit : « Nous avons wifi, que cela ne vous empêche pas de parler entre vous ». Ici, à part le rouquin aux cuisses de poulet frit qui discute boulot avec le petit mangeur de riz froid, les gens ne se disent rien.
Pour moi qui viens écrire mon roman, en compagnie des membres du club d’écriture créative, le calme de cet endroit est idéal. Les mains au clavier, les yeux sur l’écran et la bouche bée… on n’a rien à se dire. Chacun est isolé dans son monde, en quête d’inspiration. D’ailleurs, je mâche mes mots quand je dis que les deux collègues qui bavardent à côté me font plutôt ch…
Après la séance d’écriture, le groupe s’en va. On quitte la salle et on se retrouve au pub d’en face. À Londres, c’est au pub qu’on va pour discuter. Pas dans les cafés.
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Je me souviens de nos conversations chaque semaine au « Galdos » à Madrid. C’était l’équivalent madrileño d’un pub… Voilà la communication orale qui me manque.
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C’est exact: il n’y avait pas wifi au Galdos. Nous étions libres de nous parler. Et nous en avons bien profité. Merci.
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La communication orale en personne et en temps réel est en voie de disparition. Ça n’intéresse plus – à moins que ça ne soit avec un verre à la main.
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C’est vrai que debout et avec les mains prises, c’est plus difficile de bidouiller son écran. Mais ils y en a qui y arrivent…
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Pub pour communiquer, c’est normal en fait !
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C’est assez traditionnel aussi. En fait ‘pub’ est l’abréviation de ‘public house’. On s’y sent comme à la maison… avec beaucoup d’invités. Idéal pour papoter, donc.
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A moins que votre commentaire ne fasse référence à ‘Pub’, de ‘publicité’, au lieu de ‘Peub’, de ‘public house’… Dans ce cas, le type de communication est tout autre.
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C’était ça, jouer avec les mots
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