Et si on socialisait?

Si tu veux rencontrer des gens, c’est facile : il suffit d’aller aux Meetups. Tu télécharges l’appli, tu choisis les groupes sociaux qui font des trucs qui t’intéressent dans ta région, tu t’inscris et puis tu réserves ta place pour les activités à venir. Là, tu peux faire des connaissances. Ça commence souvent comme ça :

– Salut ! T’es de Londres ?

­– Non, et toi ?

­– Moi non plus.

Tu t’informes :

­– C’est ton premier Meetup ?

– Celui-là oui, c’est la première fois. Mais je vais à d’autres.

– Lesquels ? Ils sont bien ?

La liste des Meetups est longue, comme tu peux le voir sur le menu de l’appli. Il y en a pour tous les goûts : visites culturelles, randonnées urbaines, cinéma, rencontres de célibataires, dégustations, business, tricot peut-être aussi… En fréquentant les groupes sociaux, tu retrouves les membres réguliers. Si tu deviens toi-même un régulier, ton réseau de relations augmente rapidement. Tu finis par ne plus te rappeler qui tu connais.

– Salut ! T’es de Londres ?

­– Non, mais toi non plus.

Les organisateurs sont souvent des non-professionnels qui font de ce qu’ils aiment une profession. Il y a le guide passionné, qui s’habille en Shakespeare ou Chaplin pour te traîner dans les quartiers où ils résidaient et dans les musées où ils résident… Le randonneur baratineur, qui rassemble les baladeurs devant un bâtiment délabré pour raconter l’anecdote de Bob le boxeur qu’on détestait parce qu’il travaillait comme videur au gymnase où il boxait… L’heureux spécialiste des bières, qui n’en paye jamais une, puisqu’il est invité par le pub où il parvient à réunir une centaine de personnes chaque samedi soir… L’initiative des organisateurs est généreuse ; la plupart des Meetups sont gratuits.

Ce que tu cherches en allant aux activités, qui tu veux rencontrer… Ça te regarde. De toute façon, de nombreux échantillons de la société y sont représentés. Tu y trouves de tout pour socialiser. Tu as le choix. Et puis, quand on est étranger, qu’on vient d’arriver, c’est un moyen bien pratique pour découvrir la ville et les gens qui l’habitent.

– Salut ! T’es de Londres ?

­– Non, et toi ?

­– Moi non plus.

La socialisation peut devenir une habitude, un style de vie. Je me rappelle cette grande femme noire à qui j’ai demandé un jour :

– Et tu connais beaucoup de monde ici ? Tu as des amis ?

Elle a ri très fort avant de répondre :

– Moi, je n’ai pas d’amis. J’ai des Meetups.

socialisons

Shoreditch, London


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anglaiscasse

De l’anglais cassé

12 réflexions sur “Et si on socialisait?

  1. Oh voila un nouveau « meet quelque chose » … C’est dans l’air du temps !

    La légitimité de ces « meet quelque chose » …? Dans une société où le rythme, la solitude, l’optimisation ont gagnés puissance X !

    Les Meetup pour rencontrer les passions des autres ? La culture des autres ? Le hobby des autres…?

    Alors j’ai retrouvé cette citation que j’avais noté il y a longtemps…(mais je ne sais plus qui) « la culture est un antidote à la violence, car elle nous invite à la compréhension d’autrui et féconde la tolérance, en nous incitant à partir à la rencontre d’autres imaginaires et d’autres cultures. »

    Ta façon d’amener le sujet me plait… Et j’adore le mot de la fin !
    Bon dimanche 😉

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    • Extrêmement populaire, croyez-moi. Et puis, pourquoi pas? Les activités proposées sont parfois très intéressantes. Hier, j’ai visité la ville d’Oxford avec un Meetup. J’avais mon dialogue pour faire connaissance tout préparé, bien sûr.

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  2. Trop drôle ! Je ne connaissais pas ce concept et les dialogues sont faramineux ! Je me suis bien amusée en ce dimanche matin ensoleillé. Super pour débuter cette belle journée d’automne avec votre blog très socialisateur : salut, vous êtes à Londres ?

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