Mia dit :
Oserai-je vous dire à quoi je rêve quand, du fond de mon lit, je regarde le plafond ? Qu’y vois-je donc qui puisse accaparer mes pensées aussi longtemps, avant de me lever ? Les reflets ternes de la peinture, les ombres rasantes de la lumière et la poussière oubliée dessinent des images équivoques qui parlent à mon imagination.
Je pense aux vacances d’été ? Mon plafond apparaît alors comme une vaste plage déserte, où je laisse s’évader mes envies d’espace et de liberté. C’est la famille que j’imagine ? Le plafond ressemble à celui de ma chambre d’enfant quand, toute petite, j’attendais, avec impatience et grande excitation, que ma mère vienne me réveiller pour prendre le petit-déjeuner. C’est le travail qui m’occupe l’esprit ? Le plafond est comme un écran d’ordinateur, avec des graphiques et des organigrammes pleins de chiffres, qui dansent au-dessus de ma tête comme les nuages gris d’un orage sur le point d’éclater. Et si c’est l’amour que j’évoque dans mes rêveries ? Alors le plafond prend l’aspect de couvertures froissées, qui dessinent les contours de deux corps enlacés. Ils se sont réfugiés dessous pour protéger leur intimité du monde glacial de la solitude auquel ils ont échappé.
Néanmoins, tout ce temps passé allongée dans mon lit ne me fait jamais complètement oublier où je suis. En réalité, je ne regarde pas ce qu’il y a au-dessus de ma tête. C’est vers moi-même que sont dirigées mes pensées. Le plafond est un grand miroir où se reflète ma vie. Je l’observe sous tous les angles et si, de par mon humeur du moment, je ne la trouve pas aussi belle que je l’imagine, alors je me dis qu’il faut me lever pour y remédier.
J’ai eu plaisir à suivre les pensées de Mia .. A la fois rêveuse et les pieds sur terre 🙂
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C’est un équilibre pas toujours facile à garder, une acrobatie mentale parfois.
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Pingback: L’instinct de résolution du réveil matin | L'impermanence n'est pas un rêve
De jolis mots pour une sensible et si belle réflexion.
Didier
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Merci bien. Les pensées matinales inspirent parfois de jolis portraits.
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Sur l’écran noir de ses nuits blanches, Mia se fait du cinéma…
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Le film de sa vie… Avec quelques retouches.
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♫♫ Ainsi plafond plafond plafond les petites historiettes ! ♫♫
Bravo pour cette tranche de vie à plat qui ne tombe pas du tout pareil !
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Horizontale ou verticale, la vie en 3 dimensions.
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On ne peut donc pas dire que Mia soit bas de plafond. Pour vivre ses rêves, il faut les avoir rêver avant, n’est-ce pas. Le plafond fait un bel écran pour les projeter, on devrait même inventer des salles de cinéma ainsi, avec des lits et projeter le film au plafond. Au moins, si on s’ennuie, on peut s’endormir confortablement.
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Excellente idée. Quoique pour manger les popcorns, ce ne serait peut-être pas pratique.
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J’aime le mot de la fin…
Ça me fait songer à cette histoire de dormeur qui rêve sa vie et ne sait même pas qu’il la rêve… 😉
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Il est parfois difficile de faire la différence, surtout au moment du réveil.
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C’est vrai… cette fraction de seconde où le doute est là, avant que le conscient prenne le dessus 😉
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Regarder le plafond de sa vie au réveil, mais quelle bonne idée. Je ne verrai plus celui de ma chambre comme avant. J’imaginerai une couverture de soleil pas trop froissée, quelques rayons dispersés sur l’oreiller, un froufroutement de lune en guise de drap, de façon à éclairer mes rêves. Et puis j’y mettrai une taie de nuage pour atténuer la clarté. S’endormir au chant des étoiles, ça change la vie. 😀
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Votre lit doit être bien grand; vous avez le sommeil cosmique.
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Voilà un plafond, miroir de l’âme, qu’il me plairait de faire surgir plus souvent au lieu de n’y rien voir du tout ! Mia dispose-là d’une force et d’un don dont bien peu savent se servir…
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Il faut une bonne pratique de la grasse matinée pour y arriver.
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Jolie la fin.
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Il ne suffit pas de rêver sa vie, n’est-ce pas?
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Il ne suffit pas en effet.
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