Ce matin encore, le ventre de la ville crie famine. À peine éveillée, son cycle digestif quotidien reprend de plus belle et elle réclame sa nourriture de prédilection : le citoyen.
Pour remplir l’estomac métropolitain, il en faut plusieurs milliers. La ville les avale par ses orifices ferroviaires et routiers. Elle les ingurgite avec une frénésie goulue, les draine dans ses intestins et les rumine toute la journée. Ainsi les citoyens œuvrent-ils pour satisfaire l’orgiaque appétit de leur société nourricière.
Lorsque la ville est repue, quand elle arrive à satiété, elle a toujours des relents en soirée. Des brûlures d’estomac lui provoquent des haut-le-cœur et finissent par la faire vomir. Des gerbes de citoyens sont alors propulsées hors de son ventre trop plein. Vidés, dégurgités, ils sont renvoyés chez eux comme ils sont venus : par voies rapides.
Peu importe si la ville ne les a pas digérés, elle les ravalera demain.
Southbank Centre, London
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Soirée en ville
BODOBLOG 
Et effectivement, aux heures de pointe dans le métro, on se sent bien machouillé, malaxé, parfois broyé et presque liquéfié en été…
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Après ça, un petit reconstituant est bienvenu.
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Metaphore juste, que plusieurs ressentent, j’en suis certaine 🙂
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Généralement, ceux qui le ressentent ne sont pas beaux à voir.
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beurk ! 😀
ça me faisait plutôt penser au « ventre de Paris »…
L’illustration est très bien aussi !!!
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ah zut, mon « beurk » allait en réponse à : « ça coule de source » !… Vite, un peu de charbon végétal, tout se mélange !
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Alors, plutôt intestins des villes ou plutôt intestins des champs ?
C’est une idée de génie que cette métaphore là.
J’ai dégusté l’image sans modération.
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Ne vous rendez pas malade quand même.
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Joli, mais inquiétant ; quel est la valeur nutritive du citoyen ? et comment mangent les villes sans métro ? il y a une typologie digestive urbaine a faire 🙂
Me semble que Queneau effleurait l’idée du métro-digestion (je ne me souviens plus dans quel roman) mais juste en passant, et pas avec autant de précision.
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Combien de kilojoules vaut le citoyen? Voilà les données qui nous manquent.
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Bien vu ! C’est tout à fait ça, un estomac, un ventre, une digestion… Belle image…
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Après l’indulgence des chocolats de Pâques, un brusque retour à notre réalité intestinale me semblait nécessaire.
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Cette lecture m’a secoué, aussi ce matin je resterai enfermée dans mon paquet hermétique bien rangé au fond du placard de la cuisine, et je n’irai pas me faire mâchouiller les abatis par les dents de la ville.
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Ce n’est que partie remise, j’en ai peur.
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Effectivement…
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ogretown ou vampyrcity…
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C’est du cinéma!
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Depuis « l’entrée du train en gare de la Ciotat »…
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A lire vos deux articles, je ne sais pas pourquoi, je pense à un livre : Le charme discret de l’intestin.
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A lire au petit coin, alors, avec les bédés.
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Cela coule de source.
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