Chatteries

Pleine lune sur rencontre nocturne : une chatte vient câliner un inconnu. Elle se baladait dans les jardins et, remarquant le promeneur solitaire, elle est sortie des ombres pour venir le gratifier de ses faveurs. Elle se colle contre ses jambes, se laisse caresser, ronronne de plaisir… Et puis soudain, elle repart comme elle est venue. Sans prévenir, elle disparaît dans les ombres. Jusqu’à la prochaine fois ? Enfin, il l’espère. Car il n’est pas sûr qu’elle revienne.

D’ailleurs, ça fait déjà un moment qu’elle est partie. Lui, il l’attend toujours. Planté là, tout seul, il ronronne encore. Il pourrait miauler ou bien l’appeler, qu’elle ne reviendrait pas. Il pourrait aller la chercher dans les jardins, qu’il ne la trouverait pas. Et puis, elle n’est sans doute pas seule ; elle aura su tirer avantage de ses faveurs. Lorsqu’il l’imagine frôler les jambes de ses prétendants, se laisser caresser, ronronnant de plaisir… Il désespère. Il ne veut plus qu’elle revienne.

Si seulement, il était chat ! Ce serait lui qui se baladerait dans les jardins nocturnes. Il remarquerait une inconnue et sortirait des ombres pour aller la câliner. Il se collerait à elle, la gratifiant de caresses et compliments. Il la ferait ronronner… Et puis soudain, il repartirait comme il était venu. Sans prévenir. Jusqu’à la prochaine fois ? Enfin, il l’espère.

chatterie


Ce texte entre dans le cadre du concours de l’agenda ironique des nuits d’octobre, organisé par Laurence Délis sur Palette d’expressions.

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21 réflexions sur “Chatteries

  1. Pingback: Agenda ironique les nuits d’Octobre. Les textes, les votes. – Palette d'expressions

  2. C’est bien. Cet homme est assez sensé pour ne pas se laisser tenter… S’il écoutait son instinct, je crois bien qu’il finirait la nuit ailleurs que dans ce jardin :-).

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  3. Absorbé dans sa réflexion, il ne l’a pas vue revenir, à pas feutrés, féline jusqu’au bout des griffes. Elle le fixe de ses longs yeux verts fendus en amande, attentive, aux aguets, attirée par cet étrange inconnu frémissant à ses doux frôlements.

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  4. Ainsi sont les chats. Philippe Forest parle souvent dans ses romans (dont le dernier) de ces chats qui apparaissent, font des câlins et disparaissent laissant un vide derrière eux. Chez Schrödinger ça a tourné à l’obsession.

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