Tous les quartiers ont des maisons publiques à leurs coins de rue. On y entre et on y sort comme on veut ; on y est chez soi. D’ailleurs, certains intérieurs sont décorés comme des salons : sur un champ de moquette épaisse, des fauteuils et des divans siègent devant la cheminée, un mur est armé d’une bibliothèque tandis que les autres portent leurs tableaux comme des décorations, et puis le lustre couronne le plafond… On les nomme souvent Les Armes du Roi ou bien Le Duc de Wellington. Or, si les public houses invitent chaleureusement aux traditions, c’est au bar qu’on en trouve la raison. Avec ses bouteilles brillantes et ses robinets dorés, il est le foyer où l’on réchauffe ses glorieuses illusions.
On vient y prendre l’apéro après le boulot, faire une partie de billard ou de fléchettes, voir un match de rugby, écouter un gig, participer à une soirée quiz, ou simplement manger un morceau après le ciné. Car en plus de pourvoir à la soif, les pubs savent aussi combler l’appétit. Comme toutes les maisons, ils ont une cuisine. Les classiques du menu sont le fish & chips et les hamburgers, ainsi que le fameux rosbif du dimanche. Surtout, on y boit de la bière. Des lagers européennes et des ales anglaises, servies par pintes dans de grands verres. Certains se les vident dans le gosier avec un enthousiasme débordant, si bien qu’au moment où la cloche annonce la dernière tournée, ils ne veulent plus rentrer chez eux. Il faut dire que l’ambiance de la maison publique, comparée à celle de la privée, est aussi différente que les effets de la bière et du thé.
On sait que le peuple britannique est l’un des plus grands consommateurs de thé au monde. Depuis l’Empire, qui s’approvisionnait grâce à ses colonies, toutes les couches de la population en boivent. Cependant, certains marins de Sa Majesté, qui naviguent loin de leur maison privée, ne suivent pas cette tradition-là. Ce type costaud, par exemple, dont les bras couverts de tatouages ont soulevé plusieurs pintes avec enthousiasme, et qui s’apprête à sortir de la maison publique. Il chaloupe cap sur la porte, tangue quelques pas, dérive dans le virage pour chavirer dehors. À trop réchauffer ses illusions, sa gloire échoue sur le trottoir.
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L’ambiance telle qu’elle est décrite ici parait presque familiale comparée à celle de nos cafés.
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Brasserie, bar, café, salon… C’est un style composite particulier qui vaut la peine d’être fréquenté.
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Alors, les maisons publiques sont-elles des pubs ou bien est-ce différents tout de même ?
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Pub: abréviation de « public house », traduction de « maison publique », équivalent à nos brasseries du nord de l’Europe.
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