Filer à l’anglaise

Il leur aura fallu du temps pour débattre sur la manière de le faire, mais finalement, le gouvernement britannique a rendu sa décision officielle : le Royaume-Uni quitte l’Europe. Un petit texto aux copains du Conseil – A+ –, et voilà, le tour est joué : ils filent à l’anglaise.

Un air de consternation pèse sur Londres, un peu comme lorsque le résultat du référendum était tombé, en juin dernier. Les témoignages recueillis auprès de mes élèves de français montrent de la tristesse – la DRH s’habille en noir pour la perte de Schengen –, de l’embarras ­– la consultante change de la nationalité, elle devient irlandaise – et de l’inquiétude ­– l’avocate voit déjà ses lois changer, la banquière ses bureaux expatriés, l’investisseuse sa livre effondrée… Toutes lamentent la décision.

Mais voilà, mes élèves londoniennes n’ont pas la majorité dans le pays. Les éleveurs de cochons ne sont-ils pas ceux qui ont voté pour le Breakshit ? Et quoi de plus normal ? Ils sont à la campagne. Leur panorama ne s’étend pas plus loin que les frontières du champ voisin.

À la ville, c’est différent. La population a une vision internationale. D’ailleurs, ceux qui l’habitent viennent du monde entier. La capitale les accueille ; ils s’y sentent chez eux. Et beaucoup pensent que ce serait dommage pour Londres, si ses étrangers devaient filer à l’anglaise.

View from Canary Wharf, London


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11 réflexions sur “Filer à l’anglaise

  1. D’après des articles que j’ai lus dans de journaux économiques, la situation du Royaume Uni ne serait pourtant pas si mauvaise. Et son gouvernement a bien l’intention de négocier des arrangements avec l’Europe, non?

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    • En effet, la situation économique n’est pas si mauvaise ici. Quant à ce que l’avenir réserve, on n’en sait rien. Je tenais simplement à retranscrire le sentiment général dans la capitale, car Londres n’est pas l’Angleterre et inversement.

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      • Le proverbe n’existe pas en anglais, hélas… nous n’avons pas la sensibilité de Lamartine. Tu as raison- ici à Madrid « Un air de consternation pèse […], un peu comme lorsque le résultat du référendum était tombé, en juin dernier ». Après la campagne de mensonges et d’exaggerations, je n’ose pas prédire… hier un vieux « Tory » a indiqué que Mme May serait sûrement prête à entrer en guerre pour protéger Gibraltar, comme la Thatcher il y a 35 ans aux Malouines. God save the Queen and all the rest of us from these idiots!

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