Enfant, je rêvais de devenir pompier. Et justement, l’autre jour, ils étaient là, en bas de chez moi. Leur beau camion rouge aux pare-chocs chromés, avec l’échelle sur le dessus et les tuyaux enroulés aux manivelles, était garé devant le jardin de la résidence. Il brillait dans la lumière du soleil, comme une image que j’aurais pu admirer quand j’étais môme. Je le regardais avec plaisir et un peu de nostalgie aussi. Trop vieux, je ne serai jamais pompier.
Quelques mètres plus loin, dans l’espace de jeux pour enfants, les sapeurs étaient regroupés autour de la balançoire. Toutes les têtes se penchaient vers le capitaine qui, genou au sol, gesticulait des explications pour mener l’opération. L’un des pompiers est parti chercher son équipement au camion. En m’approchant, j’ai vu, assise sur le siège de la balançoire, une grosse adolescente qui regardait dans le vide.
Le sapeur est revenu avec une boîte à outils. Il s’est allongé sous la fille. Un collègue lui a passé une clé anglaise et il a commencé à démonter les arceaux du siège pour enfant, où les fesses de la fille étaient coincées. Pendant ce temps, les autres parlaient d’autre chose. Quant aux deux copines de la victime, à quelques pas de là, elles regardaient leur amie avec des yeux qui, comme les siens, se perdaient dans le vide.
Ce n’était pas tant l’embarras que l’incrédulité, qui les faisait toutes les trois regarder comme ça. En fait, elles n’en croyaient pas leurs yeux. Que leur était-il arrivé ? Elles avaient donc tellement changé ? Trop grandes, trop grosses, elles ne pouvaient plus entrer dans les jeux d’enfants ? Elles comprenaient que vieillir met au régime des plaisirs d’antan. Un peu comme moi, avec mon camion de pompiers.
Ceci vous a plu ? Essayez cela :
Comme le temps passe…
J’aimeJ’aime
Aussi vite que les tours de balançoire.
J’aimeJ’aime
Hé oui, les garçons font ce genre de rêve, mais les filles ? Certainement pas celui de se retrouver le cul coincé dans des arceaux. Etre la risée du public … et aussi des pompiers, qui dans 10, 20 ou même 30 ans en parleront encore ! On ne peut les blâmer puisque les lecteurs en rigolent aussi…
J’aimeJ’aime
Ainsi donc les rêves de jeunes filles ne sont pas peuplés de pompiers qui s’occuperaient de leurs fessiers? Je n’ai pas de regrets à avoir alors.
J’aimeAimé par 1 personne
ah… le vieillissement… quel plaisir à se complaire à la contemplation du temps qui a passé… un œil amusé …
J’aimeJ’aime
La mémoire fonctionne souvent comme un miroir déformant et les souvenir, aussi précis soient-ils, sont souvent embellis par le temps. Rien n’est moins sûr que ma vocation de pompier.
J’aimeJ’aime
comme celle de marin dans mon cas
J’aimeAimé par 1 personne