Une vie de chien

Chien mouillé court sous la pluie,

c’est un chien qui s’enfuit.

Il a quitté sa maison,

il s’est délaissé,

il erre sans raison,

à lui-même abandonné.

A. Giacometti

Chien étranger longe les boulevards,

c’est un chien qui part au hasard.

Il ne craint pas le trafic,

il est insouciant,

il suit le monde magique

de la ville qu’il sent.

Chien renifleur pisse contre les murs,

c’est un chien qui cherche l’aventure.

Il chasse les odeurs éparses

qui enflent sa narine,

le cul d’un comparse

ou le con d’une copine.

Chien solitaire traîne sur le trottoir,

c’est un chien qui s’égare.

Il mange à la poubelle,

se gratte à l’abri de bus,

mais redoute la semelle

qui lui secoue les puces.

Chien crevé dehors toute la nuit,

c’est le froid qui le poursuit.

Il rencontre un dormeur dans la rue,

secoue l’arrière-train,

va se coucher contre l’inconnu

qu’il prend pour l’un des siens.


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4 réflexions sur “Une vie de chien

  1. Cave canem ! Très joli ce texte qui pourrait s’inscrire à merveille dans les consignes de l’agenda ironique du mois même s’il s’agit de faire parler des objets et non des animaux… N’empêche, les consignes ne sont-elles pas faites pour être détournées ? Moi, je prends la clé des champs avec ce clébard !

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