Les Anglais sont de grands voyageurs. Peut-être que leur langue, qui est parlée dans le monde entier, leur passé d’empire colonial ou leur esprit commerçant, ont exacerbé chez eux le goût du voyage… Toujours est-il que je les ai rencontrés partout où je suis allé. Que ce soit à la terrasse d’un hôtel de luxe aux Canaries, ou sous une tente de Bédouins dans le Sinaï, il y a toujours un Anglais qui prend le thé.

Pareillement, dans les soirées londoniennes, on entend souvent des échanges comme : « Je vais travailler quelque temps à Singapour… » « Ah ! Moi, j’en reviens juste. Et je vais à Dubaï la semaine prochaine. » « Je connais bien Dubaï. Vous allez adorer ! » Tourisme ou affaires, en groupe ou solitaires, peu importe la vie qu’on mène, l’essentiel est de voyager.

Eastbourne

Le tourisme national visite plutôt les villes côtières de l’Angleterre. Elles ont de vastes boulevards en bord de plage et des jetées qui s’avancent sur la mer, soutenant des parcs d’attractions avec manèges, pubs, machines à sous, glaciers et fish & chips. Construites à l’époque victorienne, quand l’industrialisation recouvrait le pays de chemins de fer, elles accueillent depuis lors les visiteurs d’un week-end, les familles pendant l’été, et les seniors tout l’hiver.

En effet, le climat des villes balnéaires est clément pour les retraités. Ils peuvent se promener longtemps sur le boulevard. Lorsqu’ils sont fatigués, ils s’assoient sur les bancs en bois qui font face à la mer. Ce sont souvent des bancs commémoratifs, donnés à la commune ; une épitaphe en souvenir d’un être cher est inscrite sur le dossier. Ainsi, chaque fois qu’on s’assoit dessus, rappelle-t-on la mémoire d’un voyageur perdu à l’horizon.

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