Veillée d’automne

L’automne accouche parfois de soirées bien étranges.

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Des soirées indécises qui oscillent entre la sérénité et l’incertitude, la douceur et l’amertume. Des soirées encore tièdes mais déjà rafraîchies, pas tout à fait tristes et toujours jolies. Des soirées plus courtes, plus sombres aussi, où l’on sort moins tard de peur qu’il fasse trop noir.

Le soleil mourant plusieurs minutes chaque jour fait naître la sensation de la fin d’un monde, et du début d’un rêve. Déjà les crépuscules d’hiver alourdissent les paupières et font se refermer les yeux sur un été de souvenirs bienheureux. Veillées d’automne où l’on voudrait retenir le temps, mais qui si bien nous engourdissent qu’on ne peut leur résister longtemps.

C’est au cours d’une de ces soirées que l’âme cesse d’espérer la lumière. Par lassitude, elle s’abandonne à la saison. Elle sombre dans l’obscurité comme dans le sommeil et disparaît sous le drap des feuilles mortes.


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17 réflexions sur “Veillée d’automne

  1. J’aime beaucoup l’idée de ces veillées qui nous engourdissent, mais je les associe beaucoup plus à l’hiver, et à sa nuit qui tombe si subitement.
    Un texte très poétique en tout cas !

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    • J’ai été surpris par le nombre d’articles, poèmes, photographies publiés sur ce thème. L’automne inspire beaucoup de monde. (Sizif ne ramasserait-il pas les feuilles dans son jardin, par hasard?)

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