Un linceul hivernal voile le blanc soleil
Et recouvre le monde d’un silence peureux.
Les flocons volent, puis fondent dans le sommeil,
Et la bise glacée zigzague sous les cieux.
À l’horizon s’étire le bras décharné
D’un corps enseveli sous la terre sombre,
Et sa main, vers l’astre clair, reste prosternée,
Tandis qu’il disparaît dans la pénombre.
Déjà noircis par les prémices de la mort,
Les doigts rigides tentent d’agripper le vent.
Vain combat d’un être fuyant le mauvais sort
Qui lui fit perdre un jour le décompte du temps.
Rigoureux sous sa robe aux plis enneigés,
Le ciel blanc menace d’un hiver infini
L’arbre qui tend vers lui ses branches dénudées,
Dans une prière au retour à la vie.
Ce texte entre dans le cadre du concours de l’agenda ironique du blanc, organisé par Patchcath.
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Vous dépeignez très bien l’hiver, on s’y croirait
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Heureusement, écrire, ça réchauffe les doigts.
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Brrr, je ne voudrais pas être cet arbre; je n’aime de l’hiver que la glisse sur les pistes enneigées; le reste est assez insupportable, pour moi. Et je m’identifie si bien à cet arbre… 😉
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Le problème avec le froid, c’est quand on reste planté là, sans bouger. Le mouvement réchauffe et maintient en vie. Je suis sûr que si les arbres pouvaient faire du ski, l’histoire dans le poème n’arriverait pas.
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Mais il reste encore un peu de bois d’arbres dans les skis, non ?
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Je doute qu’on fasse encore des ski avec des arbres. Ou bien les arbres sont en plastique et alors il ne craignent pas de mourir en hiver.
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Oui du bois en plastique… pourtant ils ont eu leur heure de gloire les skis en arbre de bois !
😉
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Mort d’hiver, mort de morte saison, et le printemps déversificoteur qui viendra reverdir tout ça.
La photo est juste magnifique. Pour dérimer les asticots, moi j’utilise le mot, dans un sens, puis dans l’autre, après ça je le retourne comme un gant, et finalement je l’use en prose.
Bravo et aussi merci d’avoir repris le flambeau pour l’agenda ironique de février. J’adore l’idée que le temps chemine aussi loin dans cet agenda là.
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Merci pour votre recette contre les vers. J’en ferai bon usage. Quant à l’agenda, je savais que ça vous ferait plaisir. On s’y retrouve bientôt.
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C’est beau et pourtant j’ai eu peur de voir apparaître l’un des spectres de Stephen King ! 😉
Il y a pourtant bien longtemps que j’ai renoncé à me faire peur en lisant un de ses livres ! Un ver dans ma mémoire survivant de ces lectures cauchemardesques !
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Un spectre à la Stephen King! Vous exagérez un petit peu, non? Et puis attention, un ver dans la mémoire, ça peut y faire des trous.
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A la fois magnifique et paralysant (de froid et d’admiration)
Un peu mystique aussi avec cette prière du retour à la vie, non ?
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Rien ne vaut une petite prière pour se réchauffer le cœur (surtout quand on a froid aux pieds).
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Mais l’hiver n’est il pas annonciateur du printemps, comme le silence précède toujours le bruit ?
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C’est exact. Encore faut-il rester optimiste et garder le passage des saisons en mémoire. Or, ce pauvre arbre gelé, justement, semble avoir perdu le sens du temps.
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Vraiment beau.
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Joli poème tout blanc de saison !
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Merci Monesille. Il y a un peu de noir aussi (attention à l’ophtalmie;))
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😀
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Laissons les vers à leur travail, le vôtre est parfait ! Et quelle photo mazette !
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J’ai bien compté les pieds, ce qui avait l’avantage de me les réchauffer, en rimant sous l’arbre gelé.
(La photo est du week-end dernier)
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compter les pieds des vers, c’est un boulot d’orfèvre ou d’entomologiste 🙂
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Je vous le dis: j’ai piqué une suée.
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Comme tu l’as bien observé cet arbre tout nu en hiver
Belle participation Bodo
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Un regard un peu froid.
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A un moment, j’avoue que j’ai comme craint un truc macabre… et puis ouf, c’était juste dans ma tête ! jolie, l’image de l’arbre-bras-main-doigt. Bref, c’est plein de belles images ! et puis comme ça je ne suis pas le 13e à table 🙂
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Moi, ce que j’ai craint le plus dans ce poème, ce sont les vers. Ça peut vous pourrir le corps du texte, ces bêtes-là.
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Parce qu’après, vas-t’en débarrasser !! Les dé-rimi-tiseurs ne courent pas les rues !
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C’est vrai qu’à cette saison, va trouver quelqu’un pour te faire dérimer les vers…
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