Commerce international, mode uniforme, cuisine fusionnée… Tandis que les temps modernes mélangent les populations, les individus, eux, sont pris d’angoisse existentielle. Ils ont peur de disparaître dans ce vaste monde, de perdre leur identité dans la masse, d’oublier qui ils sont et d’où ils viennent. Alors, pour éviter de se noyer dans cette mer globalisée, ils s’accrochent à leurs origines comme à une bouée. Ils revendiquent leur langue, défendent leurs traditions, renforcent leurs frontières… S’ils veulent être reconnus, il ne faut surtout pas qu’on les confonde.
L’unification de l’Europe a été motivée par des intérêts économiques et cela ne suffit pas à réunir ses habitants. Culturellement parlant, être européen ne signifie rien. Déjà, dans un article que j’avais écrit sur les Espagnols, il y a quelques années, je relevais que nombreux étaient ceux pour qui l’Europe commençait au-delà des Pyrénées. L’autre jour, une amie italienne m’a fait remarquer que la vie y était très différente ; pour elle, c’est derrière les Alpes que ça se situe. Quant aux Anglais, ils l’appellent le Continent, et c’est évidemment de l’autre côté de la Manche. Ces commentaires montrent une identité commune bien utopique.
La proposition du Premier Ministre britannique, d’organiser un référendum pour sortir de l’UE, a été reçue avec enthousiasme. Lui qui ne cherchait probablement qu’à gagner des voix s’est bientôt retrouvé débordé par l’engouement nationaliste de ses électeurs. Plus que les raisons économiques, ce sont les arguments émotionnels qui soulèvent l’opinion publique. Le flux d’immigrants, surtout, fait réagir les fervents supporters du Brexit. Ils refusent de voir leur gazon foulé par des étrangers et ne veulent partager leur pudding avec personne.
Il ne faut pas s’en étonner. Les liens créés par des relations économiques restent solides tant que les choses vont bien. Au moindre doute, à la première incertitude, on cherche à s’en détacher. La population retrouve ses racines et la désunion lui permet d’affirmer son identité. Les réactions populistes surgissent d’ailleurs dans tous les pays. Si ce référendum britannique est précurseur de futures divisions, alors, répétons ce qui fut dit lors d’une célèbre bataille européenne : « Messieurs les Anglais, tirez(-vous) les premiers. »
Ceci vous a plu ? Essayez cela :
Faut-il comprendre, en fait : « Messieurs les Anglais, tirez-vous les premiers »?
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Nous le saurons demain matin avec le breakfast: English ou Continental?
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Bien vu. Je reprends et corrige ma citation. Merci.
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Je prendrais le contre-pied sans hésitation aucune. Quelle belle idée, non de faire la guère pour annexer des peuples, mais de créer des unions sans les guerres, pour des raisons économiques bien sûr et alors. La Grèce est passée du moyen-âge au temps modernes avec les sous de l’Europe et pour l’Irlande, c’est pareil. Bon, ben, il faudra ajuster tout ça évidemment car on a dit qu’il fallait partager, pas donner ni entretenir, mais je répète quelle belle idée ! Mais oui, il faut préserver les individualités mais dans une sorte d’égalité de statut (enfin du moins utopiquement). Quelle erreur politique majeure cette idée de Brexit sauf pour les nationalistes qui hélas, sont de plus en plus nombreux et entrainent ce que l’on a vu : un assassinat ! Beau débat, Rx Bodo !
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L’idée est en effet très bonne et beaucoup seront de cet avis. Hélas, certains la trouve trop coûteuse et d’autres prennent plaisir à vouloir la détruire. Alors, comment tous ces gens-là peuvent-ils cohabiter?
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Ben ça y est ! C’est fait ! Au revoir messieurs les Anglais, snif…
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L’idée ne devait pas (ou plus) leur paraître si belle.
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Anne, à quand remonte ton dernier voyage à Athènes ? (c’est juste une question qui me vient en lisant ta phrase : »La Grèce est passée du moyen-âge aux temps modernes »… 😉
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À Byzance?
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Très bonne analyse mais je ne suis pas d’accord que « culturellement parlant être européen ne signifie rien ». Il y a des valeurs qui sont typiquement européennes. Tu t’en rends compte en vivant en dehors de l’Europe. Depuis dedans nous sommes comme le poisson qui dit, l’eau qu’est-ce que c’est?
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C’est curieux ce phénomène: au niveau mondial, être européen signifie quelque chose. Mais au niveau national, ça ne signifie pas grand chose. Au niveau national, on doit être provençal ou parisien pour que ça veuille dire quelque chose. Et puis, au niveau parisien, il faut dire de quel arrondissement on est pour que ça ait un sens. En effet, va dire à un type du 18ème que tu es européen… ça ne lui apprend rien. Ainsi, l’identité culturelle prend une valeur proportionnelle à l’importance de la population.
Un jour peut-être, on dira: je suis terrien. Mais ce jour-là, je suis sûr qu’il y en aura bien certains pour organiser un référendum: le Earthxit?
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Ô comme je la comprend cette « désunion »(au risque de passer pour réac, mais j’assume !). Ce n’est pas (que) une question de nationalisme, non. Les hommes sont-ils faits pour cohabiter à trop, alors que déjà dans un couple l’entente n’est pas garantie même si les débuts sont prometteurs ?… Dans un village il y a souvent ceux « d’en haut, et ceux d’en bas » dont les intérêts diffèrent puisque la géographie y est différente… Dans une ville les problèmes sont multipliés puisque la population y est plus importante. Que dire d’un pays alors ? De l’Europe ? Du monde ? Personne n’a les mêmes intérêts et l’homme n’est pas un sage. Il aime se sentir (relativement) libre et reconnu. Quant aux initiateurs de cette « belle idée » d’une union européenne (puis à terme, mondiale ?) qui sont-ils exactement ? Quel est « leur » intérêt ? En réalité je ne me pose plus cette question depuis longtemps puisque l’histoire s’est chargée de les dénoncer. Alors que chacun reprenne ses billes et vive le mieux possible avec ce dont il a l’habitude et qui lui plaît (ses us, ses coutumes, son économie, sa nourriture, ses amis etc.) je crois que c’est la sagesse la plus… sage dont peut faire preuve l’homme ! Cela n’empêche pas l’accueil, et quelle joie, quelle surprise d’aller voir ailleurs pour découvrir ce qui s’y passe sans qu’on nous l’impose !
Na.
Certes mon texte un peu résumé, mais l’idée y est.
Bon après-midi à toi ! 😉
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Merci pour ta réaction. Elle entre pleinement dans le débat du jour.
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