Une femme peint avec talent ; son mari aime ses tableaux. Mais plus il les aime, plus elle déteste ce qu’elle peint. Or, la haine qu’elle met dans sa peinture la fait peindre avec talent.
Le temps marque son passage sur le portrait du couple. En observant les détails, ils se demandent pourquoi il est déjà si tard : c’est le temps qui accélère ou bien leur imagination qui vieillit ? Le quotidien face-à-face avec eux-mêmes les déforme à leur insu. Ils vivent ensemble, figés dans leurs habitudes, et s’oublient l’un l’autre, se perdant de vue sans s’éloigner.
Alors, cette inertie trop longue leur fait désirer que quelque chose se passe. Le temps n’est-il pas venu de rompre, pour mettre fin à l’illusion ? Ils pensent que le pire serait ce qui pourrait leur arriver de mieux. Pourtant, ils restent ensemble. Le désir d’en finir est une habitude qui leur permet de continuer.
Ainsi les couples s’accrochent-ils à leur portrait, pour traverser le temps. Le mari adore le dernier tableau de sa femme. Elle le déteste tant, quand elle le voit admirer son talent, qu’elle décide de mettre plus de haine dans le prochain.
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A quoi tient un lien conjugal… Un peu de peinture?
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Pourvu qu’elle ne s’effrite, soignons-en le vernis.
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